L’analyse du phénomène migratoire dans la commune, faute de données statistiques reste difficile à cerner. Toutefois, selon les informations collectées sur ce phénomène, il ressort globalement que l’immigration est beaucoup plus importante que l’émigration.
La commune attire en effet de nombreux migrants en quête de terres fertiles en provenance généralement des provinces comme le Yatenga, le Namentenga, le Sanmatenga et le Kouritenga. Selon la monographie de la commune de Soudougui élaborée en 2006, les immigrants constitueraient environ 1/3 de la population communale. Toujours selon cette même source, on rencontrerait de nombreux immigrants togolais du fait de la frontière très proche et qui sont majoritairement installés dans les villages de Diakarga, Sissé, Diembendé, Modaogo et Kourdiorgou. Ces derniers pratiquent pour la plupart l’agriculture et l’élevage. Ces deux types de migrants sont souvent en famille (des pères de famille, des femmes, des jeunes et des enfants).
En ce qui concerne l’émigration, on note essentiellement des départs vers le Togo et la Côte d’Ivoire et ce phénomène concerne essentiellement la frange jeune de la population.
Organisation socio-politique
Pouvoir traditionnel
Le pouvoir traditionnel dans la commune de Soudougui (nom d’un fétiche) est hiérarchisé avec en tête un chef de canton ou Yan Naaba, qui reçoit son bonnet du roi de Fada.
Soudougui a connu le règne de dix-huit (18) chefs dont le premier fut le Naaba Waré (venu de Gambaga) et l’actuel chef, le Naaba Koom, intronisé en 1996.
La chefferie ne se transmet pas de père en fils mais elle reste dans la famille royale.
Chaque candidat pose discrètement sa candidature auprès du roi de Fada ou sous couvert d’un de ses ministres. Tous les candidats à la chefferie de canton sont convoqués le même jour et la désignation du Yan Naaba se fait par sa majesté du Gourma sans élection. Sur la base d’une concertation entre les sages, les chefs des autres villages de la commune sont proposés par consensus avant d’être intronisés par le Yan Naaba. Ils jouent le rôle de chef coutumier. Seuls les chefs de villages de Boudangou et Napiga ne dépendent pas coutumièrement de Yan Naaba. Autrefois, le Yan Naaba assurait avec l’appui des sages et de son « songue-nè » (ministre), les fonctions suivantes :
- veiller au bien être des habitants de son canton ;
- juger les fautes commises par remontrance (si la faute est légère) ou par correction corporelle (si la faute est grave) ;
- faire payer les amendes en nature ou en espèces ;
- arbitrer les conflits ;
- introniser les chefs de villages et des hameaux de culture relevant de son canton ;
- Gérer le foncier.
- De nos jours, il travaille avec l’administration en fonction des textes en vigueur. Il faut relever qu’il y a une entente relativement bonne entre les différents chefs traditionnels et des efforts de collaboration entre eux et l’administration.
Pouvoir moderne
Il est représenté par la commune et la préfecture. Les services techniques d’appui contribuent également à l’exercice de ce pouvoir.
Associations et groupes socioprofessionnels
Les acteurs locaux de développement de la commune rurale de Soudougui comprennent les groupements villageois, les groupes vulnérables, les comités de gestion, les associations locales, les Conseils Villageois de Développement (CVD) et leurs différents partenaires au développement. Ils font tous partie intégrante de l’organisation sociale de la commune